- Kaede d'Azaïr est le personnage principal de ce rp. Nièce du roi d'Ignis, elle est mêlée à des complots politiques de grandes envergures destinés à la mener au trône. Si son ambition se fonde sur son orgueil extrême, elle a également soif de revendications sociales dans un pays qui ne laisse de place qu'aux plus forts. A la fois politicienne, grande commerçante et ancienne militaire de renom, elle a acquis la dévotion d'une région orientale d'Ignis, Azaïr, et par ailleurs une fortune extraordinaire.
- Seiren est son valet, ancien esclave, qu'elle a affranchi et qu'elle paie désormais. Il est tour à tour médecin, apothicaire, barbier, marchand de curiosités, colporteur et arracheur de dents, rien ne lui échappe, toute affaire appelle son soin, tout bénéfice est bon à prendre et tout secret, bon à entendre. Son métier de valet consiste essentiellement à être l'oreille de Kaede en ville. A sa façon, il l'aide à instaurer son réseau de relations, la tient au courant sur l'état de sa réputation et la forme même selon leur bon plaisir. Et pour cause, Seiren est connu de tous, apprécié pour son esprit d'entreprise et ses talents divers qu'il met à la disposition d'une populace avide.

Les esclaves étaient exposés sur une estrade de bois, debout, en rangs serrés. A l’ombre sous une tenture misérable, ils paraissaient aux yeux de la foule dans une semi-nudité indécente. Livrés ainsi à l’impudicité publique, ils étaient considérés suspicieusement par les acheteurs, et il arrivait parfois que le marchand forçât des femmes à se défaire des maigres hardes qu’elles serraient contre leurs seins et leur sexe. De honte, elles n’avaient plus qu’à cacher leur visage entre leurs bras malingres et à sangloter silencieusement. Chacun avait une pancarte autour du cou afin d’indiquer leur nom, leur âge, leurs aptitudes physiques, intellectuelles et morales. Il y avait deux ou trois hommes robustes, repoussés dans le fond de l’estrade par le marchand, dans l’assurance de les vendre un jour, tandis qu’il exposait visiblement des vieillards aux visages creusés et obscurs, des enfants nus et crasseux qui pleuraient à torrents, et des jeunes filles aux regards perdus. Effrayés par leurs spectateurs avides et inquisiteurs, ils se recroquevillaient tous les uns contre les autres et comme ils se pressaient dans un mouvement timide, leurs chaînes tintaient cruellement à leurs chevilles et à leurs poignets.
La foule d’acheteurs, elle, se resserrait et s’entassait aux pieds des esclaves, contre l’estrade, les mains en l’air pour annoncer leurs enchères. Kaede, absorbée dans sa triste contemplation, ne réalisait ce lourd mouvement de masse que lorsque Hayao lui-même était forcé d’avancer. L’étalon, nerveux et irrité, n’acceptait pas facilement les bousculades et il suffisait d’une secousse trop brutale pour qu’il hennît avec colère et distribuât des coups de sabots. A mesure que le cheval frappait son entourage, il créait un vide confortable autour de lui et regagnait la quiétude, quand ce n’était pas pour renâcler d’un air menaçant.
Kaede resserrait sa veste bleu marine sur son cœur. Ses longues manches de soie flottaient autour de ses bras et les pans du vêtement dévalaient sur son pantalon de cavalerie. Ses pieds nus se serraient contre ses sandales de corde et de paille de riz, ses jambes se compressaient contre les flancs de son cheval. Ce spectacle la submergeait de honte. Voyeuse involontaire, elle aurait voulu jeter son manteau de soie sur les épaules des enfants en pleurs et consumer d’un geste ce marchand d’esclaves inconscient. La honte jetait un rose céleste sur son visage et sa poitrine se comprimait dans une rage sourde.
Son regard se posa sur Seiren et elle rencontra dans les yeux de son valet une dureté qui égalait au moins la sienne. Elle ne l’avait jamais vu si tendu et si grave. Il semblait contenir une haine terrible et peiner à se retenir de crier. Les poings serrés, il n’arrivait pas à se défaire du spectacle qui s’exposait à ses yeux, il était comme captivé par l’humiliation de ces gens nus. Il sentait encore une part de son être vivre et palpiter à leurs côtés, leur avanie était aussi la sienne. Mais à présent, Seiren était libre. Il lança un long regard à Kaede, puis retourna à la contemplation des esclaves. Cela faisait sept ans qu’il était libre. Désormais, ce n’était plus un simple lien de dévotion qui l’unissait à cette femme aux yeux d’or : il sentait la nécessité de la révolte au plus profond de son cœur, lorsque sa haine se confondait à sa rage et se nourrissait de toutes les humiliations de son existence.

Le marchand d’esclaves, devant le peu d’engouement que manifestait la foule à l’égard d'un vieil esclave, lui avait ordonné de se livrer à des acrobaties insensées pour faire état de sa force et de son adresse. Au commandement de son maître, il levait les bras, les jambes, bondissait comme un pantin désarticulé et s’effondrait au grand plaisir de la foule moqueuse.
Kaede avait le visage en feu.

« ‒ Il suffit. »

Sa voix avait sonné comme un glas aux réjouissances perverties des acheteurs. Il y eut un silence surpris. L’esclave cessa ses pirouettes et se recroquevilla sur le sol, le cœur éclaté et le souffle coupé. Le marchand s’apprêta à le sermonner violemment quand Kaede l’interpela directement, du ton le plus méprisant du monde.

« ‒ Monsieur Crapule, cessez vos mascarades, je vous les achète tous. »

Je me nomme Sanael, je n’ai jamais eu de grands talents de conteur, mais laissez-moi vous conter l’histoire de ce monde qui a plongé dans les ténèbres, il y a de ça une quinzaine d’années.

Celle-ci commence d’une façon obscure, avec l’apparition d’anciens tyrans que l’on avait crus disparu, il y a mille ans dans la première grande guerre opposant Anges, Démons et Tsaphars. Ces Tsaphars des êtres sadiques à la peau mauve ont dès leur retour fait couler beaucoup de sang et renverser le monde, son équilibre… Le bien est devenu un renégat, se cachant pour survivre, avec comme seul espoir de revoir les rayons de soleil bienfaisant que procure la liberté. Le chaos et le mal sont tous deux devenus la puissance, beaucoup ont sombré à la tentation de ce pouvoir dont les nouveaux seigneurs dotés leurs fidèles.

Mais le temps de la peur est terminé ! J’ai vu les prémices du changement ! Le bien n’est plus ce couard qui se cachait en l’attente de jours meilleurs !

Il s’est à nouveau levé, fière et combattif, représenté par des êtres dont la rage a enfin explosé pour créer en eux un nouvel espoir. Celui-ci ne viendra pas d’un rêve, auxquelles ils participent tous, mais de leur combat acharné pour rétablir ce qui était jusque maintenant qu’un fantasme, la liberté. Animé de cette conviction, de nouveaux héros se soulèvent aujourd’hui, décidé à mettre enfin un terme aux agissements vicieux des tyrans. Leur soif de justice a ainsi pris le dessus et les à pousser, à créer la Résistance, réunissant des personnes décidé à prendre les armes pour leurs idéaux.
Et comme pour encourager leur soulèvement, des rumeurs circulent dans les rangs de chaque guerriers du bien, racontant prophétie vient d’apparaître. Celle-ci dévoilerait l’existence de combattants à la force incroyable, pouvant renverser une nouvelle fois le monde et rétablir l’équilibre. Ces êtres seraient en réalité les réincarnations d’anciens héros de la première guerre, qui furent hissé au rang de dieux, pour le pouvoir qu’ils avaient acquis durant leur combat.

Pourtant, la force du groupe des Tsaphars, qui a pris le contrôle du monde, est effroyable et bien malgré moi j’en suis un témoin…
D’ailleurs leur contrôle du monde, ne serait apparemment qu’un prétexte, un leurre, un piège grotesque… Ils voueraient une plus grande ambition…
Mais à quoi ? Telle est la question malheureusement.

C’est pourquoi la Résistance tente sans grand succès pour le moment de s’informer sur les agissements, envoyant dans le camp ennemi leurs espions.

Voilà quelques heures, j'investigais au temple de l'esprit car j'avais entendu une rumeur à propos de la Mastersword. Toute piste m'est précieuse et je ne dois en négliger aucune, ne voulant pas frôler l'arme divine et laisser davantage les ténébres causer autant de désastres. Il me faut la retrouver à tout prix car avec une épée ordinaire je ne peux pas éradiquer les ténébres revenues depuis quelques temps. Ce jour-là, j'aurais du être prudent. En effet je m'étais fait piéger au moment de retirer l'épée de légende de son socle et prendre par des gérudos, le peuple servant le seigneur Ganondorf. Celles-ci s'étaient chargées de m'emprisonner dans une cellule de leur forteresse et me torturer le plus possible en tant que vengeance, ayant vaincu dans le passé Ganondorf. Ce cauchemar dura un an avant que je sois secouru par la princesse Zelda avec les sages victimes plus tard de malédictions, ayant l'incapacité de contrôler leurs pouvoirs. Tout le monde dans cette tragédie est conserné, même les plus admirables à l'art de combattre. Mon acte a été idiot et je n'ai fais que compliquer ma tâche en plus de faire amplifier les désastres durant le temps que j'étais emprisonné. Je me dirige donc avec méfiance au fond du temple, aperçevant quelques minutes plus tard divers monstres derriére moi prêts à m'attaquer. Je me place donc en position de défense, éliminant les entités qui s'approchaient de moi. Les combattre n'était pas une chose difficile, maniant ainsi mon épée. Cependant, je continuais de donner des coups aux monstres, encore et encore.. Mon bras et l'ensemble de mon corps commençaient à faiblir, ne m'étant remis que depuis peu au combat. J'avais perdu la longue endurance dont je faisais preuve celle-ci s'étant amoindrie , bien que toujours bonne. Mon corps se fatiguait plus vite dû à ma perte de poids et à un moment on me frappa en plein bras. Au départ j'ignorai ma blessure quand je constatai que mon membre était teinté de rouge vif. Au prochain mouvement que j'ai voulu éxecuter cela m'arracha une horrible douleur, décidant alors de combattre les autres créatures à l'aide de mon bras droit. Étant gaucher je me fis plusieurs fois toucher par les armes ennemies et je continuais jusqu'à tous les vaincre. Mission accomplie pour moi et je me dirige donc vers la fin du temple. À ma mauvaise surprise, l'objet dont il est question n'est qu'en réalité une réplique de la mastersword. Furieux d'avoir perdu du temps et m'être blessé inutilement, je sors déçu du temple. Décidemment, elle était introuvable... Mais je devais continuer de la chercher. Toutefois lors d'un simple geste une fois à l'extérieur, je pousse un cri de douleur. Mon bras gauche souffrait et ce cri le montrait bien, n'étant pas du genre à penser à ma douleur. Je cherche donc une potion dans un de mes rangements mais le flacon est vide.. Je sors du désert hanté pour traverser la vallée gerudo et rejoindre la citadelle d'Hyrule. Une fois sur les marchés, je constate que le prix des potions avait triplé tellement que la population en demandait. Je fouille ma bourse pour calculer le nombre de rubis que je posséde..50 rubis. Je n'avais pas assez d'argent, puisqu'une potion rouge coûtait 120 rubis. De toute maniére je trouvais ce prix exorbitant pour une guérison seulement partielle des blessures et la mienne n'aurait même pas réagit pareil, cela n'aurait rien fait. De plus je voulais être rapidement rétablit puisque je sais que sans bras gauche, je ne peux pas faire grand chose. Je me décide alors à consulter un médecin de la citadelle, me dirigeant à l'un des seuls cabinets. Depuis que la tyrannie de Ganondorf régne, les blessés n'ont cessé d'augmenter avec la guerre ainsi que les heures de travail très importantes de ces practiciens. Je me tiens debout contre un mur, attendant impatiamment qu'on m'appelle et que cela soit mon tour. J'espére que durant ce temps je trouverai quelqu'un avec qui parler ou faire quelque chose de particuliérement intéressant.

Un silence morbide régnait autour de la longue table. D’un côté se tenaient les hôtes, peu bavards, de l’autre les invités, impressionnés par le ballet incessant des domestiques. Ignorés, ils ne se sentaient que très peu à l’aise. Soudain, un homme prit la parole. Blond, il avait sans doute la quarantaine bien que son regard fatigué laisse penser à plus. Sa position à table et sa manière sèche et autoritaire de parler montraient qu’il était le père de famille – toutefois, il était peu probable que tous les enfants présents à table soient les siens.

▬ Peu de temps s’est écoulé depuis votre arrivée mais que pensez-vous du manoir ?

La question, assurément posée à l’ensemble des invités, resta sans réponse pendant quelques secondes. Par où faudrait-il commencer ? Le simple fait qu’être invité ici était étrange ? L’immensité des lieux ? L’air ancien, non seulement de la bâtisse et de ses meubles, mais aussi des vêtements des habitants et de leur mode de vie ? – ils n’avaient apparemment même pas de téléphone ou de voiture. Tant de choses à dire, mais si peu qui pouvaient l’être…

Soudain, pourtant, une jeune fille dont la timidité naturelle était encore renforcée par le charisme et le regard autoritaire de son interlocuteur, prit la parole, estimant qu’une mauvaise réponse serait moins grossière que pas de réponse du tout.

▬ Je… Je n’ai pas encore eu le temps de visiter… mais le manoir paraît magnifique.

Afin d’éviter l’air inquisiteur de l’homme, elle baissa la tête vers son assiette dès qu’elle eut fini de parler.

▬ Vous m’en voyez ravi, mademoiselle. Nous espérons que vous vous sentirez chez vous durant votre séjour ici. On vu l’a probablement déjà dit, mais vous avez donc le droit de visiter l’ensemble du manoir, si ce ne sont les chambres du dernier étage, la salle qui se trouve au fond du rez-de-chaussée et l’arrière du jardin.

Ils le savaient. On aurait pu se dire qu’il était normal que de mettre des limites pour conserver son intimité. Mais ces gens étaient un peu trop accueillant et la situation un peu trop bizarre. Ainsi, tous les invités se posaient la même question sans oser la dire à voix haute : « Pourquoi ? » La fille acquiesça. C’était comme l’histoire de Barbe-Bleu. Il valait mieux profiter des merveilles auxquelles elle avait droit et ne pas se préoccuper des autres endroits. Ca lui éviterait les ennuis. Mais un jeune homme, peut-être trop curieux, céda soudain à la tentation.

▬ …Pourquoi ?

Les autres membres de la famille, restés immobile, tournèrent soudain un visage sinistre vers l’homme. Voyant huit paires d’yeux illuminés d’un éclat effrayant se tourner vers lui, il se mit à trembler. Sur l’air le plus sombre que l’on eût pu imaginer, le chef de famille répondit alors.

▬ Parce que c’est interdit.

Elle est là, juste devant.
Il n'y a pas vraiment d'entrée. Juste un drap rouge sang négligemment suspendu aux roches, contrastant avec le bleu profond de celles-ci. Derrière le lourd tissu, ils se chicanent. Elle les entend. Comme toujours.
Elle entre d'un pas décidé et hautain, ne retenant pas son sourire amusé. Son apparition majestueuse fait taire les conversations plus ou moins amicales des Rebelles. Enry s'empresse de la rejoindre alors qu'elle n'a pas fait un mètre -comme toujours. Quelques coups d’œil à gauche à droite et haussements de sourcils font comprendre au groupe désordonné sa venue, et les voilà enfin devant elle, prêts à lui répondre.

Elle les couve d'un regard possessif -ce sentiment de pouvoir, elle adore ça. Elle s’assoie, trois rebelles s'avancent de quelques pas dans une synchronisation involontaire. Ses Inconnus, à la tête de ses troupes scindées en trois, investiguant consciencieusement dans les trois Royaumes qui leur poseront tôt ou tard problème. Un statut dû à une valeur ayant intéressée sa grande personne... Ils ne valent pas plus que les autres, sinon. Ils le savent bien.

Un démon pour les Démons. « Ils profitent de la vie comme d'habitude. Sans crainte et sans canalisateur. Même les monarques, ha! On les aura sans problème, pour peu qu'on s'occupe soigneusement des As. »

Un humain pour les Humains. « Le régime s'affaiblit. La population se divise en trois... Les pro-démons, les pro-anges, et les indécis. Ils sont encore plus méfiants et prudents que d'habitude, les Généraux sont tendus. Il faudra compter sur la discrétion et la précision... »

Un ange pour les Anges. « Leur colère les contrôle. Il suffit de les brosser dans le sens du poil, et de s'immiscer avec habilité dans leur train de vie... Ils ne verront pas venir un coup dans le dos. Les Séraphins seront à manier avec plus de précaution... »

Sur ses lèvres, un nouveau sourire fleurit et s'épanouit. Elle les dominera tous. La terre d'Emariaz et ses promesses seront siennes... Elle démissionne les Inconnus d'un geste de la main gracieux -on est princesse ou on ne l'est pas. D'autres s'approchent -on parle de renflouer les provisions, des nouveaux venus. Elle acquiesce, elle ordonne, elle tranche, elle emmagasine les nouvelles informations, jusqu'à ce que tout soit en contrôle. A côté d'elle, Enry s'agite par moment, propose de-ci de-là quelques alternatives -sa capacité de réflexion est utile, et elle se félicite d'avoir accepté ce prétendant humain près d'elle.
Puis c'est le silence, et elle se lève lentement, exultant un charisme et une assurance qui leur rappelle une fois de plus pourquoi elle dirige. Ses mains se posent naturellement sur ses hanches, et un léger mouvement d'épaules fait bruisser ses ailes. Sa voix résonne enfin, claire et envoûtante:

« Mes chers Rebelles! Tout se passe comme prévu. Notre présence est peu connue, voire même insoupçonnée... Absolument pas crainte par les Royaumes qui vous dirigent... qui vous dirigeaient. C'est bientôt l'heure de porter un coup fatal à ce système de débauche, pour imposer notre propre régime! Tout est à portée de main... Les pongas... Tout. Juste un peu plus de patience, enfonçons-nous au plus profond de leurs confiances, au plus profond de leurs peurs. et lorsqu'ils s'en rendront compte... Il sera déjà trop tard..! »


Elle ouvre ses ailes, ponctuant son discours qui ravit ses partisans, et les cris se réverbèrent sur les murs sombres de la grotte. Son sourire est toujours pendu à ses lèvres, et la plupart n'ont d'yeux que pour elle.
La belle Princesse des Anges.